Une méta-analyse est une analyse statistique issue de données compilées et homogénéisées de résultats de plusieurs essais randomisés contrôlés similaires vérifiant l’efficacité, l’innocuité et/ou le ratio coûts/efficacité d’une innovation thérapeutique ou préventive.
Le chercheur qui mène cette méta-analyse procède dans un premier temps à l’identification la plus exhaustive possible (aussi appelé revue systématique) des articles d’études publiées dans la littérature scientifique et médicale sur une question posée et référencés dans les grandes bases de données. Pour les interventions non médicamenteuses (INM), il s’agit notamment des bases de données Pubmed, ScienceDirect, Embase et PsycINFO. Un moteur de recherche a été créé pour faciliter cette recherche, Motrial. Cette procédure de recensement systématique vise une exhaustivité qui dépasse les revues narratives aussi appelées état de l’art. Ces dernières présentent souvent des biais de sélection comme le mentionnent Cucherat et Leizorovicz (2007): « les revues de la littérature dans le domaine de l’évaluation des traitements s’apparentent souvent à de simples opinions argumentées par quelques résultats d’essais bien sélectionnés (p.312) ».
Dans un second temps, la méta-analyse ré-exploite statistiquement les données compilées de chaque étude. Cette analyse portent donc sur un plus grand nombre de sujets, ce qui donne plus de poids à ses conclusions. La collaboration internationale Cochrane propose une procédure standardisée en la matière.
Une méta-analyse s’utilise notamment lorsque les résultats de plusieurs essais cliniques semblent contradictoires. Les méta-analyses permettent de détecter des biais méthodologiques et de mettre en évidence un niveau d’hétérogénéité entre les essais cliniques recensés.
Par exemple, une méta-analyse basée sur 17 essais randomisés contrôlés publiée dans la revue Annals of Oncology en 2013 vérifie les bénéfices de programmes d’activités physiques adaptées sur la réduction de la fatigue chez 1380 patientes traitées pour un cancer du sein. Les résultats mettent en évidence une diminution optimale de la fatigue avec une pratique combinant des exercices d’endurance et du léger renforcement musculaire d’une heure et demi à deux heures par semaine.
Le message général
Une méta-analyse permet de faire la synthèse des études sur une question précise. Elle donne une valeur moyenne de l’intensité de l’efficacité d’une intervention thérapeutique ou d’une action de prévention sur la santé, l’innocuité, la qualité de vie et les dépenses de santé.
Le message pour les professionnels de santé
Une méta-analyse est une revue exhaustive de la littérature scientifique et médicale. Elle vise à répondre à une question précise. Elle donne une valeur moyenne de l’intensité de l’effet d’une intervention thérapeutique ou d’une action de prévention santé à partir des données compilées d’essais randomisés contrôlés.
Le message pour les chercheurs
Le Consolidated Standards of Reporting Trials (CONSORT) vise à standardiser les procédures de présentation des essais randomisés contrôlés dans les revues scientifiques et à rendre exploitable ultérieurement les données dans des méta-analyses. Le CONSORT comprend une liste d’items à contrôler et un diagramme de flux. De nombreuses revues médicales de premier plan et de grands groupes éditoriaux l’ont adopté. Ce mode de présentation facilite la lecture et l’analyse d’un essai randomisé contrôlé.
Une forme aboutie de méta-analyse est la Cochrane. Cette procédure analyse l’efficacité d’une intervention et de son risque pour la santé à partir de données compilées d’essais randomisés contrôlés triés de manière systématique.
Le message pour les décideurs
Une méta-analyse peut présenter des biais de publication à cause de l’habitude de certains chercheurs de ne pas publier les résultats d’une étude sans effet concluant. Elle donne une valeur moyenne de l’intensité de l’effet d’une intervention thérapeutique ou d’une action de prévention santé sur la santé, la qualité de vie et le rapport coûts-efficacité.