Soigner le diabète de type 2 par l’exercice

Une méta-analyse fait le point sur l’efficacité de l’exercice physique dans la prise en charge du diabète de type 2 à partir des résultats de tous les essais randomisés contrôlés publiés dans la littérature.

La méta-analyse australienne de Thomas et ses collaborateurs publiée dans la revue Cochrane Database of Systematic Reviews en 2009 vérifie les bénéfices de programmes d’activités physiques adaptées de 2 à 6 mois dans la prise en change du diabète de type 2. Les analyses des données des 14 essais randomisés contrôlés recensés mettent en évidence une diminution cliniquement et statistiquement significative du taux d’hémoglobine glyquée. L’exercice améliore aussi la réponse à l’insuline et le taux de triglycérides plasmatiques. Par contre, les auteurs ne constatent pas de bénéfices significatifs sur le poids total, ni sur la tension artérielle et le taux de cholestérol.


Le rationnel de l’étude

Le diabète de type 2 est une maladie chronique qui touche un grand nombre de personnes dans le monde. Elle est causée principalement par une alimentation inappropriée et une forte sédentarité. L’enjeu est de savoir si un programme d’activité physique permettrait à ces patients de diminuer leurs taux de glycémie et de cholestérol, et d’améliorer leur sensibilité à l’insuline.

L’activité physique pourrait diminuer les taux de glycémie et de cholestérol et améliorer et la sensibilité à l’insuline des patients diabétiques de type 2.

La question posée

Un programme individualisé d’activités physiques adaptées de 2 à 6 mois diminue t’il les taux de glycémie et de cholestérol, et améliore t’il la sensibilité à l’insuline de patients diabétiques de type 2?

Le protocole

La revue systématique a recensé 14 essais randomisés contrôlés sur le sujet. Elle inclue en tout 377 participants, dont la moyenne d’âge oscille selon les études entre 45 et 65 ans. La durée des programmes varie entre 2 mois et 6 mois. Le type d’activité physique est variable, certains programmes privilégient l’endurance, d’autre la résistance, d’autres encore les combinent en rajoutant du renforcement musculaire. La fréquence de la plupart des programmes est de 3 séances d’une heure par semaine. Au moins 2 des 3 séances sont supervisées par un professionnel. L’intensité des exercices est individualisée et progressivement augmentée, que ce soit par des efforts intermittents ou continus.

Les résultats principaux

Les résultats mettent en évidence une diminution de 0,6% du taux d’HbA1c (hémoglobine glyquée) à 3, 6 et 12 mois. L’exercice augmente la réponse à l’insuline, diminue le taux de triglycérides plasmatiques et réduit la masse graisseuse abdominale. Par contre, les programmes d’activités physiques adaptées n’ont pas d’effet statistiquement significatif sur le poids total du corps probablement à cause de la prise de masse musculaire compensant la perte de masse graisseuse. Il n’y a pas de changement non plus au niveau de la qualité de vie, de la tension artérielle et du taux de cholestérol. Aucune des 14 études n’a constaté d’effets secondaires sur la santé.

L’activité physique augmente la réponse à l’insuline, diminue le taux de triglycérides plasmatiques et réduit la masse graisseuse abdominale.


 Le message pour les patients

Trois séances d’activités physiques adaptées par semaine suffisent à améliorer les taux de glucose et triglycérides sanguins et la réponse à l’insuline et le taux de plasmatiques. En plus, les participants perdre du tour de ventre. Pourquoi s’en priver ?

Le message pour les professionnels

La pratique d’activités physiques adaptées 3 heures par semaine améliore statistiquement et cliniquement le niveau d’hémoglobine glyquée. Le poids total ou l’Indice de Masse Corporelle n’est pas un bon indicateur pour vérifier l’efficacité de la pratique d’activité physique car la perte de masse grasse est compensée par la prise de masse musculaire. La circonférence abdominale est plus précieuse dans le suivi les patients diabétiques de type 2 se lançant dans un programme d’activité physique.

Le message pour les chercheurs

C’est l’une des premières méta-analyses qui distingue aussi clairement l’intensité, la durée, la fréquence et le type d’activités physiques. Des recherches sont à mener pour savoir quel est le meilleur type d’activité physique dans le diabète de type 2.

Le message pour les décideur

L’activité physique adaptée devrait rentrer obligatoirement dans tout programme de soins proposé aux patients souffrant d’un diabète de type 2.


La référence

Thomas D, Elliott EJ, Naughton GA (2006). Exercise for type 2 diabetes mellitus. Cochrane Database of Systematic Reviews, 3, CD002968.


Pour citer cet article du Blog en Santé ©

Ninot G (2014). Soigner le diabète de type 2 par les activités physiques adaptées. Blog en Santé, A28.

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